La Dyscalculie

La dyslcalculie rend difficile l'apprentissage des premiers éléments de calcul. Le mot dyscalculie vient du grec et du latin qui signifie : "mal compter". Elle peut être détectée à un jeune âge et des mesures peuvent être prises pour atténuer les problèmes rencontrés par les jeunes élèves. Le principal problème est de trouver la bonne façon d’enseigner les mathématiques à ces enfants. De même que la dyslexie peut voir ses symptômes atténués en utilisant une méthode d’enseignement légèrement différente, la même approche peut être utilisée pour la dyscalculie. Toutefois, la dyscalculie est le moins connu des troubles d’apprentissage et souvent elle n’est pas repérée et reconnue.
Ce trouble peut être évalué et rééduqué par des orthophonistes, des neuropsychologues ou des orthopédagogues. L'évaluation va pouvoir démontrer l'hypothèse diagnostique de dyscalculie chez l'enfant. Une prise en charge précoce permettra de pallier les difficultés de la personne, ce qui favorisera une meilleure insertion au quotidien et notamment à l'école et au moment de son orientation.

Selon les estimations actuelles, la dyscalculie peut affecter entre 3 et 5% de la population. Elle touche autant les filles que les garçons (bien que les filles soient moins stimulées socialement dans cet apprentissage).

Symptômes possibles

→ Difficultés fréquentes en arithmétique, confusion dans les signes : +, -, ÷ et ×

→ Difficultés dans les tâches quotidiennes comme vérifier sa monnaie et lire l’heure sur une montre analogique.

→ Incapacité à comprendre une planification financière ou budgétaire, parfois même au niveau le plus basique, comme par exemple, estimer le montant total d’un panier d’articles ou faire la balance de ses comptes.

→ Difficulté avec les tables de multiplication, de soustraction, d’addition, de division, en calcul mental, etc.

→ Peut être assez bon dans des matières comme la physique ou la géométrie, qui exigent de la logique plutôt que des formules, jusqu’au moment où il faut faire des calculs.

→ Difficultés à comprendre le concept du temps et à estimer le temps qui passe. Peut être souvent en retard ou en avance.

→ Problèmes spécifiques à distinguer sa droite de sa gauche.

→ Peut être très bon dans le domaine de l’écriture. De nombreux auteurs et journalistes vivent avec ce trouble.

→ Difficultés à naviguer ou à "tourner" mentalement la carte pour suivre la direction actuelle plutôt que l’usage habituel le nord = le haut.

→ Peut avoir certaines difficultés à estimer mentalement les dimensions d’un objet ou une distance (par exemple, si quelque chose est entre 3 et 6 mètres de distance)

→ Souvent incapable de saisir ou de se rappeler les concepts, règles, formules ou raisonnements mathématiques.

→ Incapacité à lire une suite de nombres, ou peut l’inverser lorsqu'il le répète, comme dire 56 pour 65.

→ Difficulté à garder le score pendant les matchs.

→ Difficulté avec des jeux tels que le poker avec des règles plus souples pour le score.

→ Difficulté dans des domaines nécessitant un traitement séquentiel. Du niveau concret (comme les pas de danse ou autre sports) au niveau abstrait (énoncer les choses dans le bon ordre). Ils peuvent avoir aussi des difficultés même avec une calculatrice, à cause de la difficulté dans le processus de saisie de l'expression mathématique.

→ La dyscalculie peut conduire dans des cas extrêmes à une phobie ou une angoisse durable des mathématiques et de ce qui y est lié.

→ Faible inhibition latente, autrement dit, plus de sensibilité au bruit, à l’odeur, à la lumière et incapacité à faire la sourde oreille, à filtrer les informations et impressions non désirées. Peut avoir une imagination très développée à cause de cela (peut-être à titre de compensation cognitive de la déficience en calcul).

Causes

Il est impossible de savoir si la dyscalculie vient d'un trouble primaire, ou inné, dans le traitement des quantités, ou bien au contraire d'un trouble secondaire lié à la mémoire et au langage. Les recherches continuent pour trouver les causes de la dyscalculie. Elles s’appliquent à plusieurs domaines, entre autres :

→ Neurologique : La dyscalculie peut provenir de lésions du gyrus supramarginal et du gyrus angulaire à la jonction entre le lobe temporal et le lobe pariétal du cortex cérébral.

→ Des déficiences de la mémoire de travail : Adams et Hitch expliquent que la mémoire de travail est un élément important pour le calcul de tête. Sur cette base, Geary a réalisé une étude qui suggère que ceux qui souffrent de dyscalculie ont une déficience de la mémoire de travail. Cependant, les problèmes liés à la mémoire de travail se confondent avec des difficultés d’apprentissage plus générales. Autrement dit, les conclusions de Geary peuvent ne pas être spécifiques à la dyscalculie mais peuvent aussi refléter un trouble d’apprentissage plus général.

D’autres causes possibles

→ Une mémoire à court terme dérangée ou réduite, rendant difficile de se souvenir des calculs.

→ D'origine congénitale ou héréditaire. Des études laissent à penser son existence, cependant, il n’y a pas encore de preuve concrète.

Le syndrome de Gerstmann : La dyscalculie est l’un des nombreux symptômes observés suite à des lésions du gyrus angulaire. Le sillon intrapariétal peut aussi être impliqué.

Les personnes dyscalculiques souffrent souvent, mais pas toujours, de difficultés pour manipuler des dates, des heures, des mesures et pour raisonner dans l’espace. Bien que certains chercheurs soutiennent que la dyscalculie implique nécessairement à la fois des difficultés de raisonnement mathématique et des difficultés avec les opérations arithmétiques, des travaux (en particulier auprès de personnes ayant un cerveau lésé) ont prouvé que les capacités en arithmétique (c'est-à-dire le calcul et la mémoire des nombres) et en mathématiques (raisonnement abstrait avec des nombres) peuvent être dissociées. En effet, une personne peut souffrir d’un côté de difficultés en calcul (ou de dyscalculie) et d’un autre côté n’avoir aucune déficience, et même avoir parfois des habiletés, pour le raisonnement mathématique.

Traitements

Aucun traitement n’a été proprement vérifié et n’a prouvé son efficacité. Quelques apparences laissent à penser qu’un certain nombre de compétences en mathématiques peuvent être acquises à l’aide d’autres méthodes de calcul mathématique, comme les mathématiques orientales. Quelques indices suggèrent également que les personnes dyscalculiques peuvent poursuivre ce genre de méthode sans en avoir besoin ni intérêt. Cet état ne doit pas être considéré comme un handicap, rien n’empêche les personnes qui souffrent de dyscalculie de réussir dans d’autres domaines académiques tels que l’histoire, la géographie ou d’autres sciences sociales, ou dans les domaines artistiques comme la musique ou le théâtre.